Ça vaut la peine d’en parler!

Une mine d’or d’informations pour les parents

Le cadre de référence Gazelle et Potiron

Lancé à l’automne 2014, le cadre de référence Gazelle et Potiron, du ministère de la Famille, est un outil pour nous aider au CPE à faire des choix de pratiques en lien avec l’alimentation et l’exercice physique. Il nous aide aussi à créer de nouveaux environnements favorables à la saine alimentation et au jeu actif. La majorité de ces pratiques sont intégrées dans notre programme éducatif au CPE (notre plateforme pédagogique). Il y en a d’autres sur lesquelles nous nous pencherons avec les équipes d’éducatrices dans les 3 installations, car ce cadre de référence contient 12 orientations différentes. Voici quelques informations qui vous permettront de comprendre d’où vient l’idée de mettre en place un cadre commun qui encadre les pratiques éducatives décrites dans Gazelle et Potiron.

Pour consulter le guide, je vous invite à aller au Guide Gazelle et Potiron.

Des composantes essentielles au développement global des jeunes enfants

La consommation d’aliments sains et l’acquisition d’habiletés motrices sont des composantes fondamentales du développement global des jeunes enfants et des éléments essentiels pour façonner les apprentissages. Conformément au programme éducatif, Accueillir la petite enfance, viser le développement global de l’enfant signifie lui donner l’occasion de se développer sur tous les plans : affectif, physique et moteur, social et moral, cognitif et langagier. Voici quelques faits et des explications au sujet de la relation qui existe entre l’adoption de saines habitudes de vie et les différentes dimensions du développement global de l’enfant.

Des habitudes de vie sous-optimales selon des études et des statistiques
Bien manger et bouger suffisamment entraînent de nombreux bénéfices sur le développement global et la santé de l’enfant : c’est un fait. Mais qu’en est-il des habitudes de nos tout-petits ?

Portrait actuel de l’alimentation des 0-5 ans

Les données sur la consommation alimentaire des enfants québécois ne sont pas rassurantes. Alors que des recommandations sont clairement indiquées dans le Guide alimentaire canadien, on sait que plusieurs d’entre elles ne sont pas respectées. Voici quelques faits tirés d’une enquête québécoise réalisée en 2002 auprès d’enfants de 4 ans1 :

  • Les tout-petits ne consomment pas les portions minimales recommandées par le Guide alimentaire canadien pour une journée : 80 % des enfants de 4 ans consomment habituellement moins de 5 portions de légumes et de fruits, 50 % consomment moins de 4 portions de produits céréaliers, 52 % consomment moins de 2 portions de produits laitiers et 61 % consomment moins de 2 portions de viandes et substituts.
  • La majorité des enfants consomment plus souvent des produits céréaliers enrichis et non à grains entiers.
  • Parmi les aliments du groupe « viandes et substituts » consommés par les enfants de 4 ans, les poissons, les légumineuses, les noix et les graines sont peu représentés.
  • Ils ont un apport en fibres nettement en deçà de la valeur nutritionnelle de référence.
  • Des aliments ne faisant pas partie des quatre groupes alimentaires et qui ont, pour la plupart, une teneur élevée en gras, en sucre ou en sel et une faible densité nutritionnelle occupent une part non négligeable de l’alimentation des enfants de 4 ans (20 % de l’apport en énergie).
  • Le type de boissons consommées par plusieurs enfants n’est pas toujours judicieux : un enfant sur cinq consomme chaque jour des boissons sucrées (y compris les boissons à saveur de fruits, les boissons gazeuses et les boissons pour sportifs). De plus, près d’un enfant sur cinq ne boit pas d’eau chaque jour.
  • En 2004, l’apport en sodium était plus élevé que les recommandations chez presque tous les enfants canadiens de 1 à 8 ans (99 %) et il dépassait même l’apport maximal tolérable chez plus de 75 % des enfants, engendrant ainsi un risque accru d’effets indésirables sur la santé.
  • Enfin, en 2002, un enfant de 4 ans sur dix vivait dans une famille où, en raison d’un manque d’argent, les membres avaient consommé les mêmes aliments plusieurs fois de suite, avait mangé moins qu’il le devrait ou n’avait pas pu prendre des repas équilibrés. L’insécurité alimentaire est un problème qui touche les tout-petits et qui compromet leur santé et leur développement.

Ainsi, en offrant une alimentation saine aux enfants qui les fréquentent, les services de garde contribuent à assurer des apports nutritionnels minimaux à ces enfants.

Les cuisinières et la direction revoient de temps en temps le menu hiver et le menu été en fonction des recommandations émises dans le cadre de référence Gazelle et Potiron. Ainsi, la quantité de sel et de sucre dans les aliments qui le composent a été revue à la baisse tandis que l’apport de fibres, de fruits et de légumes a été revu à la hausse. Les membres de l’équipe ont aussi analysé si les autres groupes alimentaires étaient offerts de façon équilibrée.

Le temps actif des 0-5 ans

Bien qu’il soit difficile de mesurer avec exactitude le temps actif des jeunes enfants, les données scientifiques sont suffisamment nombreuses pour conclure que, lorsque les enfants sont capables de marcher, ils consacrent trop de temps à des activités sédentaires ou de faible intensité, laissant ainsi peu de place aux activités et aux jeux d’intensité moyenne à élevée.

Au Canada, 27 % des enfants de 2 à 3 ans et 22 % des enfants de 4 à 5 ans passent plus de deux heures par jour devant la télévision. Le temps passé devant l’écran est associé à la diminution du rendement scolaire, du fonctionnement cognitif et des heures de sommeil, et à l’augmentation des comportements agressifs.

Selon les recommandations québécoises sur le temps d’écran, il est à craindre que le temps passé par les tout-petits devant les émissions d’une chaîne de télévision pour enfants les éloigne des activités motrices et exploratoires qui sont fondamentales pour leur développement. En plus de s’adonner trop tôt et trop souvent à des activités sédentaires, seulement 46 % des enfants profitent de trois heures ou moins de jeu actif2 par semaine, y compris les fins de semaine (le temps recommandé est d’une heure par jour !!!). Le temps alloué au jeu amorcé par l’enfant a diminué de 25 % entre 1981 et 1997 pour faire place à des activités dirigées par l’adulte, sédentaires et à l’intérieur. Or, on constate que c’est lorsque les enfants prennent l’initiative de leurs activités que l’intensité de celles-ci, le nombre de pas qui y est associé et leur développement moteur sont supérieurs. De plus, les enfants de moins de 5 ans ont besoin de périodes adéquates de jeu passées à l’extérieur pour bien se développer sur les plans physique et moteur. À cet effet, il y a une importante corrélation entre le temps passé à l’extérieur et le temps actif à des intensités qui vont de moyennes à élevées pendant l’enfance. Aussi, comme les enfants bougent moins, des observations sont faites présentement au sujet du poids de ces derniers et des conséquences de l’embonpoint. Voici quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes :

  • 26 % des tout-petits de 2 à 5 ans présentent un surplus de poids, les filles étant plus touchées que les garçons du même âge;
  • Les enfants âgés de 2 à 5 ans sont au deuxième rang des groupes d’âge les plus affectés par les problèmes d’embonpoint et d’obésité chez les enfants et les adolescents, après les 12 à 14 ans;
  • Environ un enfant sur sept (14 %) âgé de 4 ans, 6 ans ou 7 ans présente un surplus de poids, dont environ 5 % sont considérés comme obèses et 11 % présentent de l’embonpoint.

Au CPE, nous valorisons le jeu actif des enfants. Les statistiques qui précèdent nous préoccupent et nous interpellent. Donc, tout comme pour l’alimentation, nous nous assurerons d’offrir des activités favorisant le jeu actif que les enfants ont besoin durant leur journée au CPE. Ceci ne couvre toutefois pas tous les besoins de temps actif pour une journée !!! De par notre rôle, nous pouvons consacrer une partie du temps de la journée à des jeux actifs. Le reste de ce temps devrait être offert à la maison par les parents ! À ce sujet, il y a 5 orientations dans Gazelle et Potiron qui présentent des actions à prendre au sujet du jeu actif et qui donnent des idées de jeux faciles à faire en famille. Je les résumerai via le Mininouvelles lorsqu’elles seront abordées dans les équipes des trois installations.

Orientations et pratiques à privilégier

Le cadre de référence Gazelle et Potiron présente douze orientations dont sept en matière de saine alimentation et cinq portant sur le jeu actif et le développement moteur. Pour chacune des orientations, des pratiques à privilégier sont énumérées et constituent des voies d’actions jugées efficaces ou prometteuses pour mettre en place des environnements favorables à l’adoption de saines habitudes de vie en services de garde éducatifs au Québec.

Exemple d’une orientation tirée de Gazelle et Potiron

Orientation 1 : Boire de l’eau tous les jours !!!

À partir de 6 mois, quand les poupons commencent à manger des aliments variés, de petites quantités d’eau à la fois doivent leur être offertes occasionnellement. Aussi, comme le lait est un aliment essentiel du Guide alimentaire canadien, nous nous assurons qu’il soit offert au moins deux fois par jour. L’eau, quant à elle, plusieurs fois par jour. Des idées pour la rendre accessible sont à l’essai dans les différentes installations. Ainsi, pour les poupons, les éducatrices proposent de laisser les verres d’eau à la vue des enfants sur le comptoir tandis que dans les autres groupes, des verres ou des bouteilles sont disponibles pour les enfants afin qu’ils puissent se servir régulièrement.

Pour consulter le guide complet, je vous invite à aller au Guide Gazelle et Potiron.